"La Terre Qui N'est Plus" par Edith Södergran (1892-1923)
J’aspire fort à la terre qui n’est plus,
Pour tout cela, je m’épuise à quêter.
La lune raconte en runes argentées.
Elle dépeint l’âme de la terre qui n’est plus.
La terre, où tous nos rêves exquis adviennent !
La terre, où nos fronts sont cicatrisés !
Dans la rosée pâle de la lune aisée.
Ma vie était une maison malsaine.
Mais j’ai trouvé et gagné le chemin,
Vers la terre qui n’est plus, qu’il arpente.
Là, avec sa couronne scintillante.
Qui est mon bien-aimé sur ce terrain ?
La nuit est noire et les astres répondent.
En frémissant, qui est mon bien-aimé ?
Quel est le doux nom de ce bien-aimé ?
La voûte céleste s’arque sur le monde.
L’enfant se noie dans des brumes irréelles.
Encore il ne sait point une nouvelle,
L’être humain n’est autre qu’une foi.
Il s’étend vers les hauteurs éternelles.
Ainsi sa réponse viendra à moi.
Tu m’aimeras dans ton cœur immortel.